dimanche 17 juin 2012

La nécessité de l'égo


Si vous êtes familier des enseignements spirituels, vous avez déjà dû entendre parler de l'égo maintes et maintes fois comme l'obstacle à l'éveil et à la libération. Et aussi en tant qu'obstacle à l'Amour.

Pourquoi cet égo est considéré la plupart du temps comme l'ennemi à abattre ?

Tout simplement parce qu'il est la cristallisation de la négation, de la séparation fondamentale qui nous fait être autre chose que ce que nous sommes en essence.

Alors, si nous en restons à ce point de vue, il est vrai que de vouloir le réduire à néant devrait logiquement libérer de l'enfermement et de la séparation dont il était l'auteur.

Cependant, ce n'est pas aussi simple que cela.

Regarder les choses différemment



En effet, il faut d'abord remettre les choses dans leur contexte et se demander si par hasard, comme tout ce qui est ici sur cette terre, ce fichu égo n'aurait pas aussi sa place et son rôle à jouer ?

Et oui car comme pour tout ce qui est regardé, on ne voit pas la même chose suivant la perspective à partir de laquelle on la regarde.

Prenons l'exemple de la coquille de l'œuf dans laquelle le poussin va se développer ou d'une chrysalide pour la chenille/papillon.

Cette coquille, c'est exactement la même chose qu'un ego.

C'est une structure qui s'est figé, qui protège de l'extérieur, qui sépare. Pour cela elle a besoin d'être forte... très forte, très solide même. Il est vrai que pour un temps, cette coquille sépare l'intérieur de l'œuf de toute la Grande Vie qui est à l'extérieur.

Cependant, cette cristallisation séparatrice a sa raison d'être. Il ne viendrait jamais à l'idée de personne de casser la coquille de l'œuf pour faire sortir le poussin plus vite.

Cela irait à l'encontre des lois de la vie même. Le poussin ne serait pas formé suffisamment. Vient un moment bien précis ou le poussin va être prêt et capable de casser la coquille (remarquez que c'est lui qui la perce et pas la poule ou le coq).

Ainsi, la coquille de l'œuf n'a pas été un obstacle à l'évolution du poussin. Non, en fait elle l'a même protégée le temps de son développement.

Est-ce que cet égo tant décrié ne serait-il pas lui aussi comme cette coquille ? Ne serait-il pas une structure séparatrice au sein de laquelle un processus se déroule jusqu'à l'éclosion d'une nouvelle conscience?

Bien évidemment si le poussin ne sort jamais de l'œuf, il va y mourir étouffé. Il est fort probable qu'il en soit aussi de même avec l'ego.

Mais voyez-vous ou je veux en venir ?

Aimer l'égo


Je crois intimement que l'égo a sa raison d'être et que c'est pour cela qu'il faut, lui aussi, l'aimer !

L'aimer en tant que partie du processus rendant possible l'avènement du Soi Rayonnant et Triomphant.

Oui, l'aimer car c'est l'Amour qui transforme, c'est l'Amour qui fait grandir, c'est l'Amour qui fait fondre les résistances.

L'ego ainsi reconnu pour sa fonction de passage (pas-sage) devient le bateau qui nous permet de traverser la rivière mais que l'on abandonne lorsque l'on a atteint l'autre rive.

L'égo est donc la chrysalide qui permet à l'homme mental, passage obligé de l'évolution, de se transformer en Homme divin, cet Homme qui va être le Soi incarné et manifesté consciemment.

Mais bien évidemment, le fait de reconnaître l'égo comme passage obligé et de l'aimer pour cette fonction n'occulte pas le fait qu'à l'intérieur de la chrysalide, la chenille doit s'effacer pour laisser place au nouveau Papillon... car comme tout dans la Grande Vie, il faut qu'une chose meure pour qu'une autre, plus grande et plus élevée naisse à son tour.

Avec Amour,
Stéphane




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